
Tremblement de mère…



Avec Soleil de cendres, son deuxième roman, Astrid Monet propose une hybridation réussie entre littérature des sentiments et blockbuster à l’américaine. Marika et son fils Solal prennent le train pour l’Allemagne, afin de rencontrer le père de l’enfant, accaparé jusqu’alors par sa carrière de créateur et pour le moins démissionnaire. Mais rien ne se passe comme prévu… Très vite, on devine que l’histoire de cette mère et de son enfant n’est que la traduction intime de bouleversements plus vastes, sociaux et environnementaux. Et inversement, que ce qui plonge Berlin dans la torpeur est une illustration des émotions des personnages. Plus largement, que la colère du monde est un écho à celles des peuples. Que de l’absence nait le chaos. Que la séparation fait se dérober le sol sous nos pas. Que l’aveuglement des larmes, ressemble à un nuage opaque et étouffant, qui brouille notre jugement et révèle nos mauvais penchants. Un texte sans aucune afféterie, qui assume ses clins d’œil à La route, de Cormac McCarthy, et Station Eleven, d’Emily St. John Mandel, sans rougir ni chercher à rivaliser. Souhaitons belle vie à ce roman qui sort le 27 août 2020, et dont on imagine déjà l’adaptation au cinéma, pourquoi pas sous la forme d’un joli film d’animation.
Soleil de cendres – Astrid Monet – Editions Agullo